mercredi 27 octobre 2010

Revue de presse 26/10/10 - Ne lâchez rien !

Une revue de presse? Aujourd'hui? Vous rigolez? Mais je suis en grève moi, m'ssieurs, dames! C'est que cette semaine elle va réussir à passer la fichue réforme des retraites! Alors c'est pas le moment de lâcher la pression! Même si elle passe d'ailleurs... comme nous le rappelle Politis dans son édition de cette semaine, la loi sur le CPE avait bien été votée au Parlement, puis promulguée par le Président de la République et pourtant, face à l'ampleur du mouvement, Chirac, Villepin and co ont fini par pondre une nouvelle loi... pour sa suppression! Pourquoi, se demande l'hebdomadaire, n'obtiendrions-nous pas après tout une future loi... pour la retraite à 60 ans?!
Alors voilà, je suis en grève et tout ce que j'ai à vous proposer c'est dix minutes de silence. Au pire, les auditeurs débarquant en cours de chronique croiront que nous nous recueillons en mémoire du regretté Georges Frêche! Quelques minutes de silence ne lui auraient d'ailleurs certainement pas fait de mal quelques fois dans sa carrière politique à celui-là... (j'dis ça, j'dis rien, après tout, je ne suis ni harki, ni joueuse noire dans l'équipe de France, encore moins fabiusienne, quoique « pas très catholique » non plus!)
Quoi qu'il en soit, je me tais maintenant.
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Ok, ok... en fait, je vais avoir du mal à me taire alors qu'il y a encore plein de dessous hallucinants dans cette affaire des retraites ! A commencer par une nouvelle info puisée dans Politis (toujours) sur Sarkozy. Le Président? Non! Le frère! Guillaume de son petit nom. Figurez-vous que ledit Guillaume, ex vice-président du Medef est aujourd'hui patron du groupe Malakoff Médéric, qui propose justement des produits de retraites par capitalisation. Ben tiens! Encore plus drôle, il est en cours de créer une autre société d'assurance dédiée à « la création, la gestion, la distribution de produits de retraite complémentaire par capitalisation[...] Avec à la clé un pactole estimé à plus d'un demi-milliard d'euros dans dix ans »... « Un frère fait les lois, l'autre en profite », dénonce Politis. Chez les Sarkozy, dans les gènes, y a pas d'plaisir!

Bon, ça c'était pour l'anecdote – on n'en est plus à un avantage près pour les amis de l'Élysée... -, passons au fond maintenant, avec un long édito d'Edwy Plenel publié le 21 octobre sur Mediapart qui recentre très justement le débat sur la question de l'emploi. « Comment, s'interroge Edwy Plenel, en est-on venu à imposer à tout un pays de débattre d'un futur incertain – le fameux « trou » des retraites – sans aucunement discuter d'un présent évident – le chômage et la crise ? » Alors que la France bat des records européens de non-emploi des moins de 25 ans et qu'un actif sur six est actuellement inscrit à Pôle Emploi, l'éditorialiste nous rappelle que ce sont pourtant les emplois qui font les retraites et les actifs qui financent les pensions. Alors, Papi, tu veux toujours me voler mon boulot jusqu'à 63 ans?

Je dois l'avouer, en septembre, j'étais plutôt pessimiste quant aux chances du mouvement social à faire plier le gouvernement sur les retraites. Mais ça, c'était avant que les lycéens et les étudiants s'en mêlent -allez les jeunes!- et surtout avant la pénurie de pétrole qui fait trembler les hautes sphères du pouvoir... Il faut dire que, selon un article publié la semaine dernière sur le site du magazine TerraEco, la France n'a pas connu une telle situation depuis... mai 68! En effet, même si au dernières nouvelles tous les dépôts ont été réouverts (plus ou moins par la force), ainsi que trois des douze raffineries françaises, l'approvisionnement des stations est encore sévèrement compromis tant que neuf irréductibles raffineries résistent encore et que les terminaux pétroliers de Marseille sont bloqués.
Tout comme l'auteur de l'article, je regrette que cette crise révèle notre dépendance au pétrole, mais je dois admettre qu'en tout cas, c'est diablement efficace! Sans compter qu'avec en prime un trafic autoroutier en baisse d’environ 10 % autour de Paris par exemple, il fait bon respirer ces temps-ci!

D'ailleurs, de nombreux citoyens ne s'y sont pas trompés : les « raffineux » sont un sacré levier pour la contestation! C'est pourquoi, une mobilisation solidaire s'organise pour soutenir financièrement les grévistes des douze raffineries de l'Hexagone. Selon Mediapart en effet, les syndicats des raffineries voient affluer ces jours-ci des dons de particuliers allant jusqu'à un millier d'euros. Un site, Solidaires pour une grève efficace, a même été lancé pour fournir informations, liens et adresses à ceux qui veulent donner aux grévistes des raffineries, mais aussi aux autres (routiers, postiers, etc.). Pour ma part, je me contenterais d'une seule adresse, celle du syndicat Sud Chimie :
Sud Chimie Pharma - 6, rue Louis Blanc - 76100 ROUEN.

Voilà, tout le monde sait ce qu'il lui reste à faire... alors je vous dis rendez-vous jeudi à la manif et, pour reprendre Philippe Colin, « surtout, ne lâchez rien! »

mercredi 13 octobre 2010

Revue de presse 12/10/10 - Bonnes nouvelles


« Éric Woerth, si tu savais, ta réforme, ta réforme, Éric Woerth, si tu savais, ta réforme où on s'la met... » Oh et puis merde, non, pas de sujets polémiques aujourd'hui ! D'ailleurs, ce 12 octobre, je ne suis même pas allée à la manif'... Non que j'aie changé d'avis sur la question, ni que je veuille renvoyer mes grands-parents au turbin, ni même que je ne soutienne pas les grèves reconductibles (d'ailleurs, si j'en avais, moi, du boulot, je la ferais avec plaisir cette grève reconductible!), mais tout ça pour qu'on nous dise encore, après quatre énormes cortèges en un mois, que nous n'étions que 900 000 au lieu de 3,5 millions... À quoi bon ?
Pas de sujet polémique donc ? Mais de quoi vais-je parler alors ? Ben de bonnes nouvelles, tiens! Ça nous changera un peu...

Pour commencer, il paraît que quelque 80 députés UMP réclameraient la suppression du bouclier fiscal. Youpi ! Pardon ? J'ai parlé trop vite... Le site Mediapart dans son édition du 7 octobre nous signale que les 80 députés en question réclament la suppression du bouclier fiscal... ET de l'impôt sur la fortune! « Alors que tout le pays est en colère contre les plans d'austérité imposés aux salariés, jusqu'aux plus modestes, un nouveau et colossal cadeau fiscal est en gestation pour les plus riches », dénonce le quotidien, qui nous renvoie à un communiqué du Syndicat national unifié des impôts montrant que la suppression du bouclier fiscal ferait perdre aux contribuables les plus riches un cadeau de 679 millions d'euros (évaluation 2010), mais que la suppression de l'ISF leur ferait gagner... 3,4 milliards d'euros!
Bon ben c'était pas une bonne nouvelle finalement...

Désolée... Je vais faire un effort alors... et revenir sur l'attribution du prix Nobel de la paix avec un autre article de Mediapart intitulé « Qui connait Liu Xiaobo? ». Réalisé le jour de l'attribution devant le domicile du dissident chinois emprisonné (domicile où sa femme est depuis assignée à résidence), le reportage montre que peu de citoyens chinois connaissaient déjà Liu Xiaobo, encore moins ses revendications pour un véritable État de droit. Cela dit, cette attribution est quand même un signe fort de la communauté internationale, un tant soit peu porteur d'espoir. « Je pense que Liu Xiaobo va devenir un héros pour les Chinois et que sa peine sera réduite ou qu'au moins ses conditions carcérales vont être améliorées», confie ainsi le professeur d'économie Xia Yelong. Pour Mo Shaoping, son avocat, « donner le prix à Liu Xiaobo signifie que la communauté internationale mais aussi l'institution du prix Nobel reconnaissent et valident les théories de Liu Xiaobo en faveur des réformes. Car, rappelons-le, Liu Xiaobo demande qu'on utilise la paix, la raison et la non-violence pour parvenir à un Etat de droit, un Etat démocratique. Il y a évidemment différentes opinions sur la manière d'accomplir cette transition politique. Certaines personnes pensent à la violence. Pas Liu Xiaobo.»

Plus localement, la sénatrice Verte Marie-Christine Blandin est heureuse de nous annoncer l'annulation le 7 octobre de l'autorisation de construction de l'incinérateur Flamoval par le tribunal administratif de Lille. L'information, publiée par LibéLille, n'est pas encore officielle, mais le recommandé serait déjà parti du tribunal. Prévu à Arques, près de Saint-Omer, l'incinérateur, qui doit brûler 92 500 tonnes de déchets chaque année, est décrié par de nombreux riverains, des écologistes qui dénoncent des émissions considérables de gaz à effet de serre, des médecins qui incriminent les pollutions à la dioxine, mais aussi les agriculteurs et même les légumes Bonduelle. Si le tribunal annulait la construction de l'incinérateur, ce serait un coup de tonnerre pour le secteur, et une victoire inespérée pour les opposants, car le chantier a déjà avancé.

Bonne nouvelle aussi, relevée par Didier Porte (pardon, j'avais complétement oublié de vous signaler que notre bien-aimé humoriste licencié de France Inter sévissait désormais tous les lundis sur Médiapart) : cela fait deux semaines (en fait trois maintenant, puisque c'était sa chronique de la semaine dernière) que la France n'a pas subi d'attentats terroristes, alors que tous les voyants étaient au rouge... Preuve s'il en est que notre cher ministre de l'Intérieur fait bien son boulot!

Ceux qui font bien leur boulot aussi, ce sont les journalistes de Politis, qui nous proposent ce mois-ci un excellent hors série pour « Changer de société », qui promeut l'économie sociale et solidaire, l'éloge de la lenteur, la simplicité volontaire, l'engagement collectif, l'idée d'un richesse-bien-être au dépens d'une richesse-PIB, etc.
Ce hors-série de Politis fourmille d'exemples d'initiatives « qui marchent », avec notamment celle de la commune de Grigny dans le Rhône, dont le maire, René Balme, du Parti de gauche, mène des politiques ambitieuses en matière d'écologie et de social. Son projet phare : instaurer une cantine scolaire gratuite avec des produits bio et locaux. Inepties ? Question de point de vue... Personne ne songerait à remettre en cause la gratuité de services municipaux comme la voirie ou l'éclairage public, alors, « est-il normal dès lors, de devoir payer pour satisfaire un besoin vital, s'alimenter? » s'interroge l'élu.
D'accord, mais comment on finance un truc pareil? La municipalité, en partenariat avec des groupes de travail participatifs, réfléchit à des mesures d'économies sur d'autres fronts, telle la limitation de l'éclairage public de 22h à 6h du matin, une mesure qui pourrait générer 90 000 euros d'économies ou encore la question sensible du stationnement payant. Pour l'heure, le principal problème pour Grigny réside surtout dans le manque de fournisseurs bio à proximité, d'où l'idée de favoriser l'installation de nouveaux agriculteurs sur des friches municipales... Comme quoi on peut concilier social et environnement !
J'ai un petit faible aussi pour l'interview du directeur des éditions pour enfants « Rue du monde », inventeur du slogan « Travailler plus pour lire plus »! Et bien sûr, mon article préféré, très sérieusement intitulé « Jetez vos réveils ! » qui préconise des journées de travail idylliques : lever en douceur, matinée ponctuée de trois pauses de dix minutes et sieste après le repas pour un équilibre biologique sain! Et ce sont des chercheurs en chronobiologie qui le disent !
Pour finir sur cette bonne nouvelle, je reprendrai donc une citation de Patrick Font, « le seul slogan qui soit véritablement révolutionnaire » : « alors, ça vient les croissants ? »

jeudi 7 octobre 2010

Carnet de voyage au Togo


Notre amie Julie Le Feunteun publie ce mois-ci le premier tome de l'ouvrage "Mon Afrique est un ciel", un carnet de voyage qu'elle a réalisé au cours d'un voyage au Togo. Partie cultiver la spiruline bio dans un village togolais, Julie nous en a ramené des souvenirs truffés d'anecdotes truculentes sur la vie quotidienne, mais aussi ses réflexions d'Occidentale "décroissante" en Afrique, des trucs et astuces écolo, etc.

CONTACT : arlequine@no-log.org - http://sites.google.com/site/voyagetogo

mercredi 6 octobre 2010

Revue de presse 28/09/10 - Fatiguée

Par quoi commencer ? Parce que je ne sais pas vous, mais moi, je suis fatiguée... Je suis fatiguée des luttes sociales, des luttes solidaires, des luttes écologistes, anti-xénophobes, anti-carcérales, anti-fraudes fiscales, anti-tutti quanti... Tenez, rien que cette semaine : mercredi, fête de l'indignation pour soutenir les Roms, jeudi, manifestation contre la réforme des retraites, samedi, rassemblement contre la loi Besson sur l'immigration... C'est un peu usant !

Mais il faut bien commencer par quelque chose, alors commençons par la loi Besson. Pourquoi? D'une part, parce que ce n'est pas moins que la cinquième loi sur l'immigration qui sera votée en sept ans et d'autre part, parce que les informations sur ce sujet sont quasiment inexistantes dans les médias, alors que la loi est débattue depuis ce mardi à l'Assemblée nationale.
En vrac, voici quand même quelques infos pêchées sur les sites de Mediapart et du Figaro. Ainsi, la loi prévoit d'instituer :
* l'allongement de la durée de rétention administrative de 32 à 45 jours
* la création d'une possible interdiction de retour sur le territoire de 2 à 5 ans (c'est les familles dont l'un des membres aura été expulsé qui vont être contentes!)
* la création de nouvelles zones d'attente (jusqu'à présent limitées aux aéroports) où les étrangers sont plus aisément expulsables
* la restriction de l'accueil pour soins médicaux : seuls pourront en bénéficier les étrangers dont les traitements en question ne sont pas disponibles dans leur pays d'origine (ce qui occulte la question de l'accès aux soins sur place, celles des moyens, etc.)
Sans oublier les dispositions qui ont été rajoutée depuis le mémorable discours présidentiel de Grenoble cet été :
* la déchéance de la nationalité pour des Français d'origine étrangère ayant porté atteinte à un représentant de l'autorité publique
* la possibilité d'expulser des ressortissants européens présents depuis moins de trois mois sur le territoire en cas de « menace à l'ordre public » (par « menace à l'ordre public », on entend entre autres « exploitation de la mendicité » et surtout « occupation illégale d'un terrain public ou privé », formule bien pratique pour bouter du Rom hors de France...)
Avec tout ça, ils ne seront pas nombreux ceux qui pourront prétendre au statut de travailleur français qui partira un jour à la retraite à 67 ans...

La retraite d'ailleurs, parlons-en ! Comme on commence à bien maitriser le sujet ces temps-ci, j'ai décidé de m'intéresser à ce qui me turlupinait encore, telle la question de la retraite par capitalisation, un sujet traité par le Politis du 23 septembre, dans un article intitulé « L'autre sale coup de la réforme».
La retraite par capitalisation? Mais kesako ? Ben voilà, dans notre actuel système par répartition, on prélève des cotisations sociales qui sont immédiatement reversées aux retraités. Mais dans un système par capitalisation, l'épargne individuelle est placée dans des institutions financières qui font travailler vos petits sous pendant toute votre vie active et vous seront reversés à votre retraite (si un jour...). Le problème, selon le magazine Politis, c'est « le caractère inégalitaire et la logique de ces fonds d'épargne qui cherchent à maximiser les rendements et prennent des risques sur les marchés financiers. La crise a pourtant infligé un cinglant démenti à ceux qui juraient que le rendement du système par capitalisation était supérieur à celui du système par répartition! » Et Politis de citer, avec Attac, le cas de l'Irlande, dont la valeur des fonds de pension a dégringolé de 38% en 2008... D'autre part, la capitalisation individualise le financement de la retraite, ne la rendant accessible qu'aux plus aisés, bien sûr... Une tendance qui satisfait les vœux même pas secrets du Medef puisque sa présidente, Laurence Parisot, l'avait explicitement réclamé à Éric Woerth... Bien sûr, cela n'a rien à voir avec le fait que celle-ci soit également administratrice de la BNP Paribas, une banque très favorable au système par capitalisation...
Autre sujet turlupinant (j'adore ce terme, pas vous?) : les femmes et la réforme. Elles étaient nombreuses, en effet, les féministes, à tracter dans les différents cortèges de jeudi dernier. Bien sûr, j'ai voulu en savoir plus... Mission réussie grâce à Mediapart qui revient, le 24 septembre, sur l'inégalité salariale, les interruptions de carrière, les parcours «hachés», l'importance du temps partiel subi pour les femmes... qui feront d'elles les premières « victimes » de la réforme! Ainsi, par exemple, 30% des femmes occupent aujourd'hui un emploi à temps réduit pour seulement 5% chez les hommes.
Dans l'article, Ana Azaria, présidente de l'association Femmes Égalité s'emporte : « La caissière qui s'abîme le dos... Les médecins du travail disent que se sont les caissières qui ont les maladies professionnelles les plus répandues au niveau du dos. Comment on arrive à être caissière à 67 ans? Ces femmes même, une bonne partie va être licenciée avant 60 ans. Comment faire? Sept ans de chômage ce n'est pas possible, elles vont se retrouver avec le RSA et donc avec des retraites misérables ». Des solutions, elle en a, Ana Azaria : « il faut taxer les dividendes, les dividendes se font grâce au monde du travail. Il faut aussi taxer les revenus financiers, les grandes fortunes. »

Au passage, puisque j'étais sur Médiapart, je ne peux pas me refuser un petit aparté sur la diatribe récente de Rémi Pflimlin à l'encontre du quotidien en ligne. Interrogé en public sur l'affaire Bettencourt, le tout nouveau et surtout tout premier directeur de France Télévision directement nommé par le Président de la République a ainsi affirmé que l'affaire aurait pu sortir sur le service public, « mais de manière plus sérieuse, et moins émotionnelle, moins manipulatrice et moins publicitaire que sur Mediapart », ainsi que « de façon plus respectueuse par rapport à des éthiques... » Et le directeur de France Télévision d'évoquer des « dérives à la Big Brother (...) dans un monde où tout circule n'importe comment »... Bravo ! On l'attendait au tournant et Rémi Pflimlin fonce dans le mur! Outre sa méfiance réactionnaire vis à vis du web, cette sortie confirme les inquiétudes des journalistes de France Télévision quant à l'indépendance de leur nouvelle direction vis à vis de l'État.
Dans la même veine, je vous recommande la lecture de l'enquête sur France Inter publiée le 23 septembre dans les colonnes de Télérama. En juin dernier, en effet, Jean-Luc Hees prenait ses fonctions de premier président de Radio France directement nommé par le chef de l'État et choisissait dans la foulée Philippe Val pour diriger France Inter. Et Télérama nous rappelle : « Deux heures après son installation, le nouveau directeur retire la revue de presse matinale à Frédéric Pommier, qui a eu la mauvaise idée de citer le concurrent et ennemi de Charlie Hebdo, Siné Hebdo... » Puis vient l'épisode Porte et Guillon, les deux humoristes renvoyés pour avoir un peu trop malmené les oreilles élyséennes... Une décision qui provoque une manifestation de près de 2000 auditeurs devant la Maison de la radio...
Demorand, Porte et Guillon partis, la matinale de cette rentrée sur France Inter est désormais insipide et lèche-bottes (c'est moi qui le dit, pas Télérama). Pourtant, Philippe Val persiste : « L'humour n'est pas le monopole des humoristes. Il y a des choses drôles qui se disent dans la matinale ». C'est vrai que l'imitateur Gérald Dahan qui anima un meeting de l'UMP en 2005 est à mourir de rire... C'est vrai que je me suis esclaffée quand Raphaël Mezrahi a démissionné après avoir tenu seulement huit jours... C'est vrai que j'ai beaucoup ri également quand, en pleine réforme des retraites, Audrey Pulvar, dans sa rubrique très sérieusement intitulée « la controverse » s'est excusée auprès de Laurence Parisot d'avoir mal préparé son interview! Hahaha...
Rassurez-vous, je ne terminerai pas ce billet d'humeur par un guillonnesque « j'encule Sarkozy », car je ne voudrais pas me faire virer de RCV ou de PFM...